Massimo Bottura - L'audace de briser les traditions

Chef’s Table, la magistrale série documentaire de Netflix, explore les vies de chefs renommés à travers le monde avec un regard intime sur leur passion, leur créativité et leur héritage culinaire. Du lot, Massimo Bottura se distingue de tous.

Le chef italien - triple étoilé Michelin - est un électron libre. À travers ses plats, il raconte des histoires, suscite des émotions et défie les conventions culinaires, transformant chaque repas en une expérience sensorielle inoubliable.

Chef propriétaire de l'Osteria Francescana, Bottura marie avec habileté, tradition et modernité dans ses créations culinaires. Issu d’une culture de la table qui valorise la tradition, il ose réinventer ce que le milieu de la restauration considère comme des plats intouchables. Il choque ses aïeux, dérange le conservatisme et s’inspire de ce qui l'entoure pour combler ses contemporains.

Sa cuisine est un hymne à l'innovation, où chaque plat est conçu comme une œuvre d'art éphémère, mêlant saveurs, textures et esthétique de manière magistrale. Son approche artistique se manifeste dès la conception de ses plats. 

Comme beaucoup de grands créateurs, Massimo Bottura s’inspire de ce qui se fait dans d’autres univers que le sien. À l’instar d’un Antoni Gaudí au moment de dessiner la Sagrada Familia à Barcelone, il observe, cherche à comprendre et saisir l’essence de la beauté qui l’entoure, de façon à mieux pouvoir la communiquer dans son propre univers.

Son génie, il le puise dans la nature, l'art contemporain, la littérature et la musique. Ça l'amène à créer des compositions gastronomiques uniques qui propulsent des classiques italiens dans la stratosphère. Au lieu de le paralyser dans sa création, la tradition italienne, qu’il respecte et chérit, le pousse à proposer de nouvelles alternatives qui la mettent en valeur et l'honorent. Briser la tradition, donc, mais pour mieux l’alimenter et la faire rayonner. Et pour y arriver, rien de mieux que d’en sortir pour s’ouvrir à d’autres concepts, ailleurs.

Ce qu’il y a d’inspirant pour nous, cuisiniers du dimanche, c’est de nous dire qu’on peut être comme lui. Non pas pour créer des chef-d’œuvres comme "Oops! I dropped the lemon tart" ou "The Crunchy Part of the Lasagna". Mais plutôt pour adopter sa posture.

Notre industrie, quelle qu’elle soit, ne doit pas devenir un silo à l’extérieur duquel rien n’existe. Les habitudes de travail ne sont pas nécessairement toujours synonymes d'immobilisme.

On doit oser regarder ce qui se fait ailleurs, s’inspirer, créer, quitte à ce qu’un échec potentiel se transforme en coup de génie. L’art musical peut rencontrer les métiers spécialisés, la littérature peut inspirer le milieu hospitalier, et le plein-air peut engendrer des idées follement réalistes pour des emplois dans la fonction publique.

Notre seule limite, c’est nous-mêmes. Brisons les traditions, les idées reçues, les propositions beiges. Cessons de faire ce qui s’est toujours fait… juste parce que. 

Briser les silos, ça peut vous emmener loin, très loin. Jusqu'aux étoiles Michelin.

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