Ménopause et discrimination des femmes au travail

Quand on demande aux gens de nous expliquer leur compréhension de la ménopause, on a souvent droit à la réponse suivante : la ménopause c’est lorsque les femmes n’ont plus leurs règles et qu’elles souffrent de bouffées de chaleur. Ce sont les aspects les plus connus de la ménopause, mais c’est un brin réducteur. Surtout quand on sait que la ménopause, ce sont une cinquantaine de symptômes qui viennent perturber la vie des femmes et des personnes transgenres ou non binaires au cours de leur vie. 


Imaginez vivre quasi quotidiennement des trucs comme de l’anxiété, de la fatigue plus intense, des sautes d’humeur, des troubles du sommeil, des difficultés digestives, des troubles de la concentration. Autrement dit, vivre dans un corps en constante instabilité. 


De quoi virer fou. Ou folle.

Prenez la ménopause, et insérez-là maintenant en milieu de travail, où la performance à toute heure du jour n’est pas un idéal, mais une attente. On a là un contexte parfait pour plusieurs dérives.

La ménopause, un sujet (encore) tabou

La stigmatisation entourant la ménopause est bien présente dans nos milieux de travail. Et si on se fie aux statistiques, les employeurs pourraient jouer un rôle central pour déconstruire ce tabou. 

  • 1 femme sur 4 a avoué avoir caché ses symptômes au travail.

  • Un tiers des femmes sur le marché du travail ont affirmé que les symptômes liés à la ménopause ont eu des conséquences négatives sur leur rendement au travail.

  • 2 femmes sur 3 ne se sentent pas à l’aise de discuter de leurs symptômes avec leur patron, et 70% éprouvent de la gêne à en parler avec les ressources humaines.

  • 79% des travailleuses ménopausées estiment que leur employeur ne leur offre aucun soutien lié à la ménopause ou ne savent pas si un soutien est offert. 

  • 75% des femmes aimeraient recevoir du soutien lié à la ménopause dans leur milieu de travail.


Selon la Fondation canadienne de la ménopause, le fardeau économique de la ménopause pour l’économie canadienne représente une perte de revenus de 3,3G$ pour les femmes en raison d’une baisse du nombre d’heures travaillées ou de la décision de quitter le monde du travail. Pour les entreprises, on parle d’une perte de productivité de l’ordre de 237M$. L’impact sur les femmes est dans une autre stratosphère que celui vécu par les entreprises.

Vers des milieux plus inclusifs

Bien qu’il n’y ait pas d’approche universelle, les organisations peuvent s’investir concrètement pour soutenir les femmes dans cette période de transition. Les avantages sont indéniables pour les entreprises, tout en ayant un impact certain sur les femmes : 

  • Amélioration de la rétention des employées

  • Augmentation de la productivité et de la contribution

  • Réduction de l’absentéisme

  • Augmentation de l’engagement

  • Renforcement de la marque employeur.


Voici 3 pistes qui devraient vous inspirer à passer à l’action

Renseignez-vous

Le meilleur moyen de briser les tabous entourant la ménopause est de se renseigner pour mieux en comprendre les bases et les manifestations dans un cadre professionnel. Hommes comme femmes devraient s’y intéresser.


Voici deux ressources qui constituent un bon point de départ. 

Guide à l’intention des employeurs

Rapport sur la ménopause au travail


Communiquez

Normaliser le sujet envoie le message que votre organisation se préoccupe  de la question. Organisez des activités de sensibilisation ou proposez des formations et n’hésitez pas à intégrer les hommes et les gestionnaires à la discussion. Plus vous abordez le sujet et plus les préjugés tomberont.

Besoin d’aide pour aborder la question? Marie-Ève Fullum, conseillère en santé globale, offre des conférences et des ateliers en entreprise sur le sujet. 

Agissez

Dans la mesure du possible, offrez à vos employées des accommodements qui pourraient les aider à mieux vivre cette période de leur vie : espaces de travail aéré, uniforme multicouche qui respire, des horaires de travail flexibles ou la semaine de 4 jours, l’accès à des salles de bain individuelles, ou même des congés spéciaux prévus à cet effet, etc. 

Que vous ayez mis en place ou non des mesures visant à soutenir les femmes qui contribuent au succès de votre organisation, le plus important c’est de ne plus faire l’autruche et d’admettre que ce passage obligé peut se vivre en douceur, pour le bien de tous. On ne le dira jamais assez chez Winston : l’expérience employé, c’est une question de détails. Prenez action aujourd’hui avec nous!


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